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ln

Introduction

La commande ln établit un lien symbolique ou un lien physique entre 2 fichiers.

Les modifications opérées sur/dans l'un sont visibles immédiatement depuis l'un ou l'autre des fichiers liés.

Synopsis

 ln [option] <cible> <lien>
Lien symbolique :
 ln -s <fichier_cible> <nom_lien>
 ln -s <répertoire_cible> <nom_lien>
Lien physique :
 ln <fichier_cible> <fichier_lié>

ATTENTION : Un lien physique à la particularité de devoir se situer sur le même système de fichier que sa cible !

Description

On distingue 2 sortes de lien : les liens durs et les liens symboliques.

Un lien symbolique est constitué d'un réel fichier de petite taille ; il contient le nom (chemin) du fichier auquel il correspond. Par conséquent, la suppression du fichier d'origine, c'est-à-dire la cible du lien, rendra le lien symbolique inutilisable puisqu'il ne correspondra plus à un fichier valide ; le lien sera alors brisé.

Un lien dur associe deux ou plusieurs fichiers à un même espace sur le disque. Ainsi un fichier peut disposer réellement de plusieurs noms (chemins). La suppression d'un fichier lié physiquement n'affectera pas les autres fichiers qui lui sont liés.

Nota :
Les systèmes de fichier msdos/fat/vfat et exfat ne prennent pas en charge ni les liens symboliques, ni les liens physiques.
(Démonstration dans le forum)

Préparatifs

Afin de bien comprendre les principes que nous avons décrits ci-haut, nous allons illustrer tout cela à l'aide de quelques exemples simples.

Dans /home/votre_user/, créez un répertoire nommé test_lien avec mkdir et s'y positionner avec cd :

cd
mkdir test_lien
cd test_lien

Créer dans ce répertoire un fichiers vide, test1.txt, avec touch, puis ajoutez-y le texte Bonjour toto avec la commande echo.

touch test1.txt
echo Bonjour Jojo > test1.txt

On vérifie avec la commande cat que notre texte est bien écrit dans le fichier test1.txt :

cat test1.txt
Bonjour Jojo

Théorie simplifiée

Pour enregistrée un fichier sur un disque (dans une partition formatée avec un système de fichier), le disque et le système de fichier, découpent l'espace alloué en très petites unités nommée bloc.

Actuellement, sur un disque, la taille d'un bloc est le plus souvent de 4 K octets (4096 octets) ou de 512 octets (ancienne taille).

Un bloc est la plus petite unité qui peut être lue ou écrite.
Par exemple pour un système de fichier dont les blocs sont déterminés à 512 octets :

  • Un fichier d'1 octet (d'un seul caractère) occupera un bloc complet. Sa taille sur le disque sera donc de 512 octets.
  • Un fichier de 513 octets (513 caractères) occupera deux blocs, sa taille sera donc 1024 octets (1 K octets).
  • Deux fichiers différents, d'un octet chacun, occupera chacun un bloc. Soit (pour les deux fichiers) un total de 1024 octets.

La liste des blocs qu'utilise un fichier est mémorisée par son inode2).

Quand un fichier est créé, un inode lui est attribué. Il identifie de façon unique ce fichier dans son système de fichier.
Le nom du fichier est alors rattaché (lié physiquement) à cet inode.

Il y a trois principaux types de bloc :
  • Les blocs physiques, qui sont définis par le matériel (le disque).
  • Les blocs logiques, qui sont aussi définis par le matériel. Ils permettent la rétrocompatibilité avec les systèmes qui ne supportent pas l'augmentation de la taille des blocs physiques, apportée par l'évolution du matériel.
  • Et les blocs des systèmes de fichier, qui sont définis par le système de fichier (lors du formatage).

Notes : Une couche d’abstraction logiciel, tel que LVM (gestion de volume logique) ou LUKS (chiffrement des partitions ou de volumes logiques), peut modifier la taille des blocs logiques.

Ce tuto est réaliser dans un système de fichier ext4, utilisant des blocs de 4096 octets.
Un fichier (s'il n'est pas vide), occupera donc sur le disque, au minimum, 4096 octets (4 K octets).

Les liens symboliques (symlink) :

Situation de départ :

ls -l
total 4
-rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 test1.txt

Créer un lien symbolique

On crée le lien symbolique :

ln -s test1.txt lien1

Ce qui nous fait maintenant :

ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
-rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 test1.txt

Attardons-nous un peu sur la ligne : lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt

  1. Dans le 1er champ (lrwxrwxrwx), la première lettre : l, indique que ce fichier est un lien symbolique.
  2. Dans le 5em champ, le chiffre 9, indique la taille en octet du fichier (elle ne doit pas être confondue avec la taille d'occupation sur le disque).
  3. -> test1.txt indique le fichier que désigne le lien symbolique.

Précisons aussi que :

  • La taille d'un fichier d'un lien symbolique ne correspond pas à la taille de son fichier cible.
  • Les modifications apportées au contenu d'un fichier (cible) désigné par un lien symbolique seront portées uniquement dans le fichier cible.
  • La destruction totale d'un lien symbolique ne détruit rien dans le fichier cible.

Avant de poursuivre dans l'usage des liens symboliques,
Sont montrées, ci-dessous, quelques commandes qui ont attrait au liens symboliques.

Il a déjà été vu l'option -l de la commande ls.
Combinée avec l'option -L, elle permet de retourner les informations de la cible plutôt que celles du lien :

ls -Ll
total 4
-rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 lien1
-rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 test1.txt

L'option -F de la commande ls, ajoute un @ (arobase) à la fin de chaque lien symbolique listé, permettant ainsi de les distinguer.

ls -F
lien1@ test1.txt

La commande stat3) qui permet de retourner des détails sur des fichiers.
(En permettant de choisir les informations retournées, la commande stat est plus souple que la commande ls.)
Avec l'option -c et le format %N, retourne le nom du fichier et s'il s’agit de lien symbolique, celui de sa cible :

Note : Dans un contexte de chemin, le caractère * est un caractère générique qui signifie n'importe quelle chaîne de caractère.

stat -c%N *
lien1 -> test1.txt
test1.txt

La commande readlink4) retourne la cible mémorisée par un lien symbolique :

readlink lien1
test1.txt

La commande file5) retourne le type de fichier étudié, s'il s'agit d'un lien symbolique, sa cible est aussi indiquée :

file lien1
lien1: symbolic link to test1.txt

Modification du contenu

echo Comment vas-tu ? >> lien1
cat lien1
Bonjour toto
Comment vas-tu ?
cat test1.txt
Bonjour toto
Comment vas-tu ?
ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Nous pouvons voir que seul le fichier cible 'test1.txt s'est trouvé modifié, passant de 13 à 30 octets d'occupation !

Modifier directement le fichier cible donnera le même résultat :

  1. Aucune modification pour le fichier du lien symbolique
  2. Effectif pour le fichier cible

Occupation sur le disque

À l'aide de la commande ls -li, nous pouvons voir la taille des fichiers et comparer leurs inodes (l'option -i demande l'affichage de l'identifiant d'un inode) :

ls -li
total 4
8667148 lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
8667139 -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Le premier champ indique que chacun des fichiers ont un inode différent.
Cela implique qu'il y a bien deux occupations différentes sur le disque (2 fichiers différents), avec une occupation qui restera toujours fixe et minimale pour le fichier du lien symbolique. :-)

L'option -s de la commande ls indique la taille occupée par le(s) bloc(s) utilisé(s) par un fichier.
L'option -h permet de présenter les tailles avec l'unité la plus appropriée (Ko, Mo, Go, etc).

ls -lsh
total 4,0K
   0 lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
4,0K -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Le fichier test1.txt de 30 octets (28 caractères imprimables + 2 caractères de saut de ligne) occupe un bloc entier. Il a donc, ici, une taille de 4 K octets.
Le fichier du lien symbolique lien1 de 9 octets (correspondant au nombre de caractère du nom du fichier cible) n'occupe aucun bloc, il est donc de taille nulle.

La véritable taille d'un lien symbolique, dépend du nombre de caractère du nom (chemin) du fichier qu'il cible. Au delà d'un certain nombre de caractère (ici 60), un bloc lui est attribué.

La ligne de commande suivante crée deux liens symboliques et affiche leurs détails :
  • Le premier nommé 59a, cible un fichier (inexistant) nommé par 59 caractères (59 a).
  • Le second nommé 60a, cible un fichier (inexistant) nommé par 60 caractères (60 a).
(for i in {1..59};do n=a$n;done; ln -s $n 59a; ln -s a$n 60a); ls -lsh 59a 60a
   0 lrwxrwxrwx 1 martin martin 59 déc 14 22:15 59a -> aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
4,0K lrwxrwxrwx 1 martin martin 60 déc 14 22:15 60a -> aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

Tant que le chemin (le nom) de la cible mémorisé par un lien symbolique, ne dépasse pas un certain nombre de caractère (ici 60), il est stocker par l'inode du lien symbolique. Ainsi aucun fichier (bloc) n'est ouvert pour connaître la cible. Seul l'inode est lu. Au delà, un bloc est utiliser. Alors le système doit ouvrir (lire) ce bloc pour accéder à la cible.
Voir : (fr) Lien symbolique > Stockage (wikipedia.org)

La commande rm permet de supprimer des fichiers.

rm -v 59a 60a
'59a' supprimé
'60a' supprimé

Modification du nom d'un lien symbolique

Modifions le nom du fichier du lien symbolique lien1 à l'aide de la commande mv :

mv lien1 lien2
ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:13 lien2 -> test1.txt
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Tout reste fonctionnel et en place. :-)

Pour poursuivre cette illustration dans la clarté, remettons le nommage du lien symbolique lien2 en lien1.
mv lien2 lien1

Modification du nom de la cible

Modifions le nom du fichier cible test1.txt :

mv test1.txt test2.txt
ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:13 lien1 -> test1.txt
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test2.txt

Patatras ! Nous voyons alors que le fichier cible lien1 se met en carafe (il alors est écrit en rouge dans le terminal bash).

Lorsque la cible d'un lien symbolique est manquante, le lien est dit brisé ou cassé. La commande file le montre :

file lien1
lien1: broken symbolic link to test1.txt

Puisque le lien est cassé (sa cible n'existe plus), la commande cat retourne une erreur :

cat lien1
cat: lien1: Aucun fichier ou dossier de ce type

Ainsi que la commande ls -L

ls -L lien1
ls: impossible d'accéder à 'lien1': Aucun fichier ou dossier de ce type

Pour rétablir les choses, ici, il suffit :

  • De renommer le fichier cible test2.txt en test1.txt,
  • Ou bien de recréer le lien symbolique lien1 avec la commande ln,
    En désignant le fichier cible test2.txt
    Et en utilisant l'option f (pour forcer l'écrasement du fichier de destination) :
    ln -sf test2.txt lien1
    :!: Attention de ne pas intervertir les deux noms, car sinon ce sera le fichier cible qui sera écrasé.

Et tout redevient effectif.

Pour la suite du tuto, choisir de remettre le fichier cible en test1.txt

mv test2.txt test1.txt

Modifications des droits

Depuis le début de cette illustration, nous voyons que les droits restent immuablement complets pour le fichier du lien symbolique lien1.

 rwx rwx rwx

Essayons de les modifier.
Modifions la propriété du fichier du lien symbolique lien1 pour que seul le propriétaire puisse y accéder en lecture et écriture.

Situation de départ :

ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Les droits d'un fichier sont modifiés avec la commande chmod :

chmod 600 lien1

On obtient alors :

ls -l
total 4
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
-rw------- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Nous voyons que le fichier du lien symbolique lien1 n'est pas affecté par cette modifications des droits :

lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt

Et que le fichier cible test1.txt s'en trouve directement rectifié par cette commande exécuter sur le lien symbolique lien1 :

-rw------- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Copies de lien symbolique

La simple copie de lien symbolique produit un nouveau fichier pour chaque lien, identique à la cible.

Tout d'abord, créons le répertoire rep1.
Puis copions les deux fichiers :

mkdir rep1
cp -v lien1 test1.txt rep1
'lien1' -> 'rep1/lien1'
'test1.txt' -> 'rep1/test1.txt'

Maintenant listons (avec les détails) le contenu du répertoire rep1

ls -l rep1/*
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:20 rep1/lien1
-rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:20 rep1/test1.txt

C'est bien la cible (test1.txt) du lien symbolique (lien1) qui à été copié dans le répertoire rep1, sous le nom du lien (lien1).

file rep1/*
rep1/lien1: ASCII text
rep1/test1.txt: ASCII text

L'option -P ou -d de la commande cp permet de préserver les liens symboliques :

rm rep1/*
cp -vP lien1 test1.txt rep1
'lien1' -> 'rep1/lien1'
'test1.txt' -> 'rep1/test1.txt'

Affichage des détails du contenu du répertoire rep1 :

ls -l rep1/*
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:22 rep1/lien1 -> test1.txt
-rw------- 1 martin martin 30 déc 14 22:22 rep1/test1.txt

Ce coup ci, le lien symbolique à été copier exactement comme il est, ciblant le fichier test1.txt situé dans le même répertoire que lui (dans rep1).

file rep1/*
rep1/lien1: symbolic link to test1.txt
rep1/test1.txt: ASCII text

Ici, tout va bien puisque le lien à été copié en même temps que sa cible.


Si seul le lien avait été copié, un lien brisé (sans cible) aurait été obtenu :

rm rep1/*
cp -P lien1 rep1/lien2
ls -l rep1/*
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:24 rep1/lien2 -> test1.txt

Le lien à été copié dans le répertoire rep1, mais il est brisé (puisqu'il n'a pas de cible) :

file rep1/*
rep1/lien2: broken symbolic link to test1.txt

Cela provient du fait que le lien originel a été créé en désignant sa cible par un chemin relatif6).


Il en serait autrement si le lien avait été construit en fournissant un chemin absolu7).
Alors il désignerait toujours la même cible, même s'il était copié n'importe où dans l'arborescence.

note : Le caractère ~ (tilde), placé au début d'un chemin, est remplacé durant l'interprétation de bash, par le chemin absolu du répertoire personnel de l’utilisateur (ici : /homme/martin).

ln -s ~/test_lien/test1.txt lien3
ls -l
total 8
lrwxrwxrwx 1 martin martin    9 déc 14 22:05 lien1 -> test1.txt
lrwxrwxrwx 1 martin martin   32 déc 14 22:30 lien3 -> /home/martin/test_lien/test1.txt
drwxr-xr-x 2 martin martin 4096 déc 14 22:20 rep1
-rw------- 1 martin martin   30 déc 14 22:08 test1.txt

Les deux liens symboliques lien1 et lien3 désignent le même fichier cible : test1.txt.

  • Le premier désigne sa cible avec un chemin relatif (au répertoire /home/martin/test_lien).
  • Le second désigne sa cible avec un chemin absolu, depuis la racine du système (/).

Copie du nouveau lien lien3 dans le répertoire rep1 :

cp -P lien3 rep1/lien4
file rep1/*
rep1/lien2: broken symbolic link to test1.txt
rep1/lien4: symbolic link to /home/martin/test_lien/test1.txt

Contrairement à la copie du lien lien1 (vers rep1/lien2), la copie du lien lien3 (vers rep1/lien4) à conservé sa cible.

cat rep1/lien4
Bonjour toto
Comment vas-tu ?

Répertoire et lien symbolique

Un lien symbolique peut cibler un répertoire.

ln -s rep1 lien_rep1
ls -l lien_rep1
lrwxrwxrwx 1 martin martin 4 déc 14 22:40 lien_rep1 -> rep1

Le nouveau lien lien_rep1, à pour cible le répertoire rep1.
Il peut-être utilisé pour accéder à sa cible, pour y réaliser toutes sortes d'opérations.
Par exemple, en lister le contenu :

ls -l lien_rep1/*
lrwxrwxrwx 1 martin martin  9 déc 14 22:24 lien_rep1/lien2 -> test1.txt
lrwxrwxrwx 1 martin martin 32 déc 14 22:32 lien_rep1/lien4 -> /home/martin/test_lien/test1.txt

En utilisant un chemin absolu pour désigner la cible, un lien peut être placé n'importe où :

ln -s ~/test_lien /tmp
ls -l /tmp/test_lien
lrwxrwxrwx 1 martin martin 21 déc 14 22:42 /tmp/test_lien -> /home/martin/test_lien

Un lien symbolique qui cible un répertoire, agit comme un répertoire.
Il est possible de s'y déplacer :

Note : La commande pwd retourne le chemin du répertoire courant (celui où l'on se trouve).

pwd
/home/martin/test_lien
cd /tmp/test_lien
pwd
/tmp/test_lien

C'est comme si l'on se trouvait dans le répertoire cible :

ls -F
lien1@  lien3@  lien_rep1@  rep1  test1.txt
touch rep1/fichier.txt
ls -F ~/test_lien/rep1
fichier.txt  lien2@  lien4@

Suppression de lien symbolique

Supprimer liens symboliques n'altère en rien un fichier cible :

rm -v lien1 lien3 rep1/lien*
'lien1' supprimé
'lien3' supprimé
'rep1/lien2' supprimé
'rep1/lien4' supprimé
ls -l test1.txt
total 4
-rw------- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt

Ni même un répertoire, lorsque l'on supprime le(s) lien(s) symbolique(e) le ciblant :

cd ~/test_lien
rm -v /tmp/test_lien lien_rep1
'/tmp/test_lien' supprimé
'lien_rep1' supprimé
ls -R ~/test_lien
/home/martin/test_lien:
rep1  test1.txt

./rep1:
fichier.txt

Note : Pour supprimer un répertoire avec la commande rmdir, le répertoire doit être vide.

rm rep1/fichier.txt
rmdir rep1
rm test1.txt

Un lien physique rattache un nom de fichier à un inode.

Un inode (un fichier) peut être lié à plusieurs noms dans le même système de fichier.
Ainsi, plusieurs noms (chemins) peuvent permettre d'accéder au même fichier (au même inode)

ATTENTION : Un lien physique à la particularité de devoir se situer sur le même système de fichier que sa cible !

L'identifiant d'un inode est unique, uniquement dans le système de fichier au quel il appartient.
Puisqu'il ne peut être unique dans d'autres systèmes de fichier, un nom ne peut pas être lié à l'inode d'un fichier, situé dans un autre système de fichier.

Commençons par créer un fichier de départ vide, test2.txt :

touch test2.txt

Au départ, nous avons donc la situation suivante :

ls -l
total 0
-rw-r--r-- 1 martin martin 0 déc 15 00:02 test2.txt

Créer un lien physique

Pour créer un lien physique, on utilise la commande ln sans l'option -s.

ln test2.txt lien2.txt
ls -lv
total 0
-rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 lien2.txt
-rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 test2.txt

Ah ! Plus de lettre “l” ni de “flèches” pour indiquer le lien physique.

Nous pouvons toutefois distinguer un changement dans le listage des droits des fichiers liés physiquement :

Le chiffre 1 du second champs, devient 2 dans la ligne du fichier test2.txt :
-rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 lien2.txt

Pareillement dans la ligne du lien2.txt :
-rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 lien2.txt

Le second champ retourné par le commande ls -l, indique ne nombre de fois que l'inode d'un fichier est lié à un nom (le nombre de fois où un fichier est lié physiquement).

  • 1 : Quand un fichier ne dispose que de son nom (l'inode de ce fichier n'est lié qu'à un seul nom).
  • 2 : Indique que l'inode de ce fichier est lié à 2 noms.
  • 3 : Indique que l'inode de ce fichier est lié à 3 noms.
  • Etc.

Une autre différence est le partage des droits qui sont là tout à fait identiques entre les fichiers liés physiquement.

Modifications du contenu des fichiers

Ajoutons du contenu dans l'un puis un second ajout dans l'autre des fichiers liés physiquement en vérifiant les contenus à chaque fois :

echo Très bien titi ! > lien2.txt
ls -l
total 8
-rw-r--r-- 2 martin martin 18 déc 15 13:49 lien2.txt
-rw-r--r-- 2 martin martin 18 déc 15 13:49 test2.txt
cat test2.txt
Très bien titi !
echo Et toi Jojo ? >> test2.txt
cat lien2.txt
Très bien titi !
Et toi Jojo ?
ls -l
total 8
-rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt
-rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt

Toutes les modifications, ajoutées ou retranchées dans chacun des fichiers agira de même dans l'autre.

Occupation sur le disque

À l'aide de la commande ls -li, nous pouvons voir la taille des fichiers et comparer leurs inodes :

ls -li
total 8
8667149 -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt
8667149 -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt

Ah ! Le même d'inode pour les deux fichiers !

Cela implique qu'il n'y a pas deux occupations différentes sur le disque.
Ces deux fichiers sont deux noms différents liés physiquement au même inode.
Ayant le même inode ils utilisent la même liste de bloc mémorisée par l'inode.

On va pas s'gêner avec pour les gonfler de données car cela ne doublera pas l'occupation physique du disque ! :-D

Pourtant ce n'est pas ce qu'indique le total de la commande ls -l.
Ce total retourne que les deux fichiers (qui ne sont qu'un) occupent sur le disque 8 K octets.
La commande ls -lh le montre :

ls -lh
total 8,0 K
-rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt
-rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt

Bien que ces fichiers ont une taille de 32 octets chacun (c'est indiqué dans le 5em champ),
Ils occupe dans le système de fichier, chacun un bloc.
Soit ici, un chacun 4 K octets (4096 octets).

La commande ls additionne les deux fichiers liés.
C'est ce que montre ls -lsh :

ls -lsh
total 8,0 K
4,0K -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt
4,0K -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt

Comme d'écrit plus haut (à la section Créer un lien symbolique), la commande stat avec l'option -c permet de définir les informations retournés. Voici d'autre formats supportés :

  • %b indique le nombre de bloc utilisé par un fichier.
  • %B retourne la taille d'un bloc.
  • Et %n retourne le nom du fichier.
stat -c "%b (x%B) %n" *
8 (x512) lien2.txt
8 (x512) test2.txt

La commande stat utilise par défaut des blocs de 512 octets.
Comme 8×512=4096 (soit 4K octets), cela correspond aux tailles retournées par la commande ls.

Mais cela est évidement erroné,
Puisque lien2.txt et test2.txt, sont des noms (chemins) différents, qui mènent au même fichier stocké dans le système de fichier (sur le disque).

Pour connaître la taille réelle occupée par des fichiers, la commande du doit être utilisée.
du -h *
4,0K	lien2.txt

Puisque lien2.txt et test2.txt sont le même fichier, du n'en retourne qu'un.
La taille total occupée est donc de 4 K octets, soit un bloc.

Il est remarquable qu'ici ne soit pas retourné le fichier original.
Du a simplement retourné le premier lien physique rencontré.
Cela met en évidence qu'il n'y a pas de différence entre le fichier original et le(s) fichier(s) qui lui est(sont) lié(s).

Suppression des fichiers

Suppression du fichier cible test2.txt :

rm test2.txt
ls -l
total 4
-rw-r--r-- 1 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt

Comme dit le captnfab dans sa relecture :
Il est à remarquer que le chiffre 2 est passé à 1 car il n'y a plus de second fichier lié.

Chacun des fichiers liés par un lien physique survit nominalement et physiquement à l'effacement de l'autre.

Pour supprimer définitivement les deux fichiers et leurs contenus, nous devons les effacer tous deux.

rm *2.txt
ls -l
total 0

Voilà pour la commande ln dans tous ses états !

Merci au captnfab pour sa bienveillante et rigolote attention ! :-D

Conclusion

Les liens sont utiles si vous souhaitez qu'un fichier apparaisse dans plusieurs répertoires, ou sous un nom différent.

Si le fichier a une assez grande taille vous pouvez envisager, au lieu de copier dans un répertoire donné, de créer un lien réduisant ainsi l'utilisation d'espace disque.

Autre point très intéressant, créer des liens, au lieu de copier les fichiers, assure que toute modification dans un fichier se retrouvera bien dans les « copies » dispersées un peu partout.

1)
N'hésitez pas à y faire part de vos remarques, succès, améliorations ou échecs !
2)
Un inode (Index Node, nœud d'index, en français) est une structure de méta-données utilisée par un système de fichier de style Unix, pour identifier, décrire et accéder à un fichier.
Identifié par un identifiant unique (dans le système de fichier au quel il appartient), l'inode mémorise les informations inhérentes à un fichier. Par exemples : Son type, ses permissions, son propriétaire, son groupe, sa date de création, celle de modification, sa taille, la liste des blocs qu'il occupe, le nombre de nom lié, etc. Voir : (fr) Noeud d'index (wikipedia.org)
3)
La commande stat permet de retourner des informations sur un fichier ou un système de fichier. Dans l'écriture de script, il est conseillé d'utiliser stat au lieu de ls. Car stat permet de spécifier les informations retournées. Contrairement à ls, dont les champs retournés varient selon le type de fichier étudié et peuvent différer d'un système à l'autre. manuel (fr) stat (1) : Afficher l'état d'un fichier ou d'un système de fichiers (manpage.org) - man stat
4)
La commande readlink affiche le nom du fichier ou du répertoire que désigne un lien symbolique. Sans option est retourné le chemin (le nom) tel qu'il a été fourni lors de la création du lien. Différentes options permettent d'en retourner le chemin absolu (canonique). manuel (fr) readlink (1) : Afficher la valeur d'un lien symbolique... (debian.org) - man readlink
5)
La commande file retourne le type d'un fichier. Voir : (fr) file (UNIX) (wikipedia.org) - manuel (fr) file (1) : Déterminer le type d'un fichier (debian.org) - man file
6)
Un chemin relatif désigne un emplacement depuis un répertoire.
7)
Un chemin absolu désigne un emplacement depuis le répertoire racine (/).
doc/systeme/ln.1723393595.txt.gz · Dernière modification: 11/08/2024 18:26 par agp91

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