ImageMagick est un puissant outil en ligne de commandes pour la manipulation d'images. Il permet de rendre une quantité incroyable de services les plus variés, et peut servir de moteur à tout type d'interface graphique qui choisirait de s'appuyer sur lui pour devenir un nouveau The Gimp. Mais, même sans interface, ImageMagick n'en reste pas moins un formidable outil à utiliser, qui vous évitera de lancer des logiciels de retouche d'image complets pour réaliser de très simples et basiques opérations.
Grâce à Imagemagick, vous disposerez notamment des fonctionnalités suivantes :
Une fois installé, ImageMagick se pilote très facilement grâce à une série de lignes de commandes. Vous trouverez ci-après, quelques exemples de commandes usuelles.
En 2019, les paquets Debian pour installer ImageMagick, n'offrent pas la dernière version 7 qui semble contenir une nouvelle commande “magick” ( une sorte de raccourci pour les autres commandes ) que vous pourriez voir sur d'autres tutos, ou sur la doc officielle. Elle n'est pas nécessaire, et le tuto ci dessous fonctionne toujours :)
Pour les rédacteurs, voir ce tuto pour insérer ses images : :
Dans un terminal root (voir SU), comme ça :
apt-get update && apt-get install imagemagick
Trôôôôp, non ?
Les formats acceptés en lecture ou en écriture par ImageMagick sont très nombreux. Il paraît donc logique qu'il soit utilisé en ligne de commandes pour convertir un format d'image en un autre. Par exemple, la ligne suivante permet de convertir une image .png en image .gif :
mogrify -format png image.gif
ou encore
convert image.gif image.png
À noter que l'opération n'écrase pas l'image d'origine. Il est possible de réaliser la même opération par lots :
mogrify -format png *.jpg
On peut spécifier une résolution particulière de l'image avec l'option density. Plus la résolution est élevée, plus la qualité est élevée (et plus le fichier est lourd). Cette option est particulièrement utile lorsque l'on veut convertir un fichier pdf en image.
convert -density 300x300 monFichier.pdf monFichier.png
Dans ce cas, ImageMagick va convertir chaque image .jpg en .png tout en conservant le nom de base.
ffmpeg -ss 00:00:00 -t 00:0:07 -i film.mkv -c copy cat.mkv
ffmpeg -i cat.mkv cat%d.png
mogrify -resize x120 *.png
convert -delay 25 -loop 0 *.png cat.gif
Source de ce tuto :
Un autre usage courant consiste à redimensionner une image, grâce à l'option -resize. Vous pouvez alors
Par exemple, pour une réduction uniforme à 80% de l'image originale, vous utiliseriez :
convert -resize '80%' image_entrée.png image_sortie.png
et pour obtenir une image redimensionnée uniformément dont la nouvelle largeur serait 480 pixels :
convert -resize x480 image_entrée.png image_sortie.png
Bien sûr, vous pouvez à nouveau utiliser la commande mogrify pour redimensionner un lot d'images.
Cette commande va redimensionner et écraser les images .png par la nouvelle version, de plus petite dimension :
mogrify -resize x480 *.png
Une dernière astuce très pratique consiste à ne redimensionner que les images qui sont plus grandes que la taille souhaitée en utilisant l'option >
.
Par exemple, la commande qui suit :
mogrify -resize x480> *.png
Ne redimensionnera l'image que si sa hauteur est plus grande que 480 pixels, ce qui fait qu'une image faisant, par exemple, 200×200 pixels sera ignorée par la commande.
Supposons que vous avez créé un répertoire de miniatures dans le même répertoire que les images à traiter.
Vous pouvez créer une miniature pour chaque image et la placer dans le répertoire approprié, grâce à une commande unique composée des options -path (pour stocker le résultat de la commande dans un autre endroit ; ne marche qu'avec les versions récentes d'ImageMagick) et -thumbnail (pour générer les miniatures) :
mogrify -path miniatures -thumbnail 125x125 *.png
Vous noterez que l'option -thumbnail
fonctionne de la même façon que l'option -resize
.
Voir sur le forum : https://debian-facile.org/viewtopic.php?pid=240982#p240982
ImageMagick permet également d'ajouter des bordures colorées, biseautées et d'ajouter une ombre portée à vos photos.
convert mon_image.jpg -raise 50x50 image_cadre.jpg
convert mon_image.jpg -mattecolor peru -frame 30x30+20+8 \ image_framed2.jpg
convert mon_image.jpg \( +clone -background lightsteelblue \ -shadow 60x3+30+30 \) +swap -background none \ -mosaic image_shadow2.png
Remarquez ici l'emploi du caractère \ qui agit comme protection des parenthèses pour que celles-ci, considérées comme caractères spéciaux du shell, ne soient pas interprétées par ce dernier. L'utilisation des parenthèses dans une commande Imagemagick permet de créer une image intermédiaire et d'introduire le résultat dans la suite de la ligne de commandes.
Le principe ici est de générer un clone de l'image, de le convertir en une image floue et colorée de façon semi-transparente, puis de le superposer à l'image originale via l'option -mosaic, selon le décalage spécifié (ici 30 px vers la droite et 30 px vers le bas).
Notez enfin que la création d'une ombre portée étend les dimensions de l'image originale.
convert mon_image.jpg -fill none -stroke grey -strokewidth 59 \ -draw 'rectangle 0,0 2047,1535' image_bordure.jpg
On trace en fait un rectangle autour de l'image :
-draw
permet de dessiner une forme géométrique (ici un rectangle de coordonnées x0, y0 x1, y1 ; d'autres formes sont possibles).-fill
définit la couleur de remplissage du rectangle (ici pas de remplissage).-stroke
définit la couleur de contour du rectangle.-stroke width
, qui fonctionne comme suit : valeur de strokewidth = épaisseur de bordure x2 -1. Pour une épaisseur de 30 pixels, nous avons donc spécifié -strokewidth 59 (30×2-1).
Tout comme avec l'option -raise
, l'image conserve ici ses dimensions initiales. En revanche, si l'on utilise l'option -border,
les dimensions de la bordure viennent s'ajouter à celles de l'image initiale.
L'option -draw
inscrit une bordure à l'intérieur de l'image, ce qui fait que cette image conserve toujours les mêmes dimensions.
L'option -border
ajoute une bordure autour de l'image.
convert mon_image.jpg -bordercolor teal -border 50 image_border.jpg
On peut ajouter des bordures à la bordure précédente, par exemple :
convert mon_image.jpg -bordercolor white -border 10 -bordercolor black \ -border 20 -bordercolor gold -border 8 -bordercolor black -border 50 \ -image_border.jpg
Ce qui se lit :
-bordercolor white -border 10 Ajoute une première bordure blanche de 10 pixel -bordercolor black -border 20 -> Ajoute ensuite une bordure noir de 20 pixel -bordercolor gold -border 8 -> Ajoute ensuite une bordure or de 8 pixel (le liseret) au précédent -bordercolor black -border 50 -> Ajoute enfin une bordure noir de 50 pixel au précédent
Ce qui donne :
Et nous pouvons y ajouter une petit bord façon cadre en bois ainsi :
convert mon_image.jpg -mattecolor peru -frame 15x15+5+5 image_border.jpg
Ce qui donne :
Il est possible d'incruster une légende directement dans l'image de votre choix. Toutefois, un mauvais choix de couleur de police par rapport au fond de l'image peut rendre la légende totalement illisible. Une astuce consiste alors à créer un bandeau de couleur qui va être intégré dans la photographie à légender.
La commande est toutefois complexe :
width=`identify -format %w [fichier_source]`convert -background '[couleur_fond]' -fill [couleur_texte] -gravity [alignement_horizontal] -size ${width}x[hauteur] caption:"[Légende]" +size [photo_source.jpg] +swap -gravity [alignement_vertical] -composite [fichier_cible]
Les paramètres à spécifier sont les suivants :
On déduit dans un premier temps la largeur (width) du fichier source, afin de réutiliser cette information plus tard, et ensuite on utilise la commande convert d'ImageMagick pour générer le bandeau de couleur qui portera la légende. Le texte en lui-même peut bien sûr être personnalisé ; en effet, les paramètres -font et -pointsize optionnels permettent respectivement de déterminer la police et la taille de la légende, et sa couleur est, comme nous l'avons vu, définie par l'option -fill. Le texte est ensuite simplement positionné selon l'une des directions cardinales admissibles : NorthWest, North, NorthEast, West, Center, East, SouthWest, South, SouthEast. Dans vos essais, vous prendrez garde à ce que [hauteur] reste compatible avec le paramètre -pointsize éventuellement spécifié
Dans un terminal user, utiliser la commande locate ainsi :
locate -r '\.ttf$'
/home/mon_user/.fonts/FOO.ttf /home/mon_user/Téléchargements/font/foo/FOO.ttf /usr/share/cups/fonts/FreeMono.ttf /usr/share/cups/fonts/FreeMonoBold.ttf /usr/share/cups/fonts/FreeMonoBoldOblique.ttf /usr/share/cups/fonts/FreeMonoOblique.ttf /usr/share/fonts/truetype/freefont/FreeMono.ttf /usr/share/fonts/truetype/freefont/FreeMonoBold.ttf etc...
Maintenant, pour utiliser une des polices .ttf disponibles, par exemple la police : LiberationSerif-Italic.ttf vous ajouter l'option -font suivi du chemin de cette police trouvé par la commande précédente ainsi :
width=`identify -format %w [fichier_source]`; convert -background '[couleur_fond]' -font /usr/share/fonts/truetype/ttf-liberation/LiberationSerif-Italic.ttf etc...
Pour placer le titrage en bas et au centre d'une photo, par exemple :
width=`identify -format %w source.jpg`; convert -geometry +0+0 \ -background 'none' -fill black -font /home/mon_user/polices/ARIALNI.ttf \ -gravity center -size ${width}x200 caption:"Test de titrage 2012" +size source.jpg \ +swap -gravity south -composite source_resultat.jpg
Toutefois, avec cette disposition, le titrage est pile au bord de l'image, pour le distancer un peu de ce bord, nous le relevons de 20 pixel du bas en utilisant l'option -geometry ainsi :
width=`identify -format %w source.jpg`; convert -geometry +0+0 -background 'none' \ -fill black -font /home/mon_user/polices/ARIALNI.ttf -gravity center \ -size ${width}x200 caption:"Test de titrage 2012" +size source.jpg +swap \ -gravity south -geometry +0+20 -composite source_resultat.jpg
Pour un texte en Arial de couleur blanche (white), à l'est (east), en bas (south), de 50 pixel de haut et à 20 pixel des bords droits et bas, la ligne est :
width=`identify -format %w source.jpg`; convert -geometry +0+0 \ -background 'none' -fill white -font /home/mon_user/polices/ARIALNI.ttf \ -gravity east -size ${width}x50 caption:"Photo Joël Smolski" +size source.jpg \ +swap -gravity south -geometry -20+20 -composite source_resultat.jpg
À noter l'utilisation en négatif des 20 pixel du bord dans l'option geometry : -geometry -20+20
Pourle choix des couleurs, il est possible d'employer la notation Hexa(décimale), par exemple :
black = #000000
Il suffit de mettre cette notation entre quote ainsi :
'#000000'
Utiliser l'application Agave (dans les dépôts debian) pour identifier avec les couleurs. Hop !
Nous allons légender la photo mis en exemple précédemment :
Pour le titre :
width=`identify -format %w image_border.jpg`; convert -geometry +0+0 \ -background 'none' -fill gold -font /home/user/polices/BRUSHSCI.ttf -gravity center \ -size ${width}x50 caption:"Le Mont du Chat" +size image_border.jpg +swap \ -gravity south -geometry -0+30 -composite cadre_titre.jpg
Pour la signature :
width=`identify -format %w cadre_titre.jpg`; convert -geometry +0+0 \ -background 'none' -fill gold -font /home/user/polices/arialbd.ttf -gravity east \ -size ${width}x8 caption:"Photo Joel Smolski" +size cadre_titre.jpg +swap \ -gravity south -geometry -25+20 -composite cadre_titres.jpg
Et voilà, c'est fini Nini !
Corriger une photographie sous-exposée.
Si vous êtes aussi bon photographe que moi, de nombreuses photographies sous-exposées doivent occuper votre album photo. Heureusement, la commande convert nous apporte une correction simple des images, grâce à la fonction -sigmoidal-contrast, qui permet d'augmenter le contraste sans pour autant saturer les zones de lumière et les ombres. Elle admet deux paramètres, séparés par une virgule : le premier indique l'intensité de la correction de contraste (essayez de faibles valeurs, de l'ordre de 1 à 4, dans un premier temps, avant de vous hasarder à des valeurs plus élevées qui gâcheront probablement vos clichés) ; le deuxième (en %) permet de tirer la luminosité vers le haut (0%, blanc) ou vers le bas (100%, noir), par translation des tons moyens de la photographie vers le pourcentage spécifié. Par exemple :
convert [fichier_source] -sigmoidal-contrast 5,0% [fichier_cible]
Cela va augmenter sensiblement le contraste tout en tirant la luminosité vers le haut.
Quelques autres fonctions courantes
Il s'agit d'opérateurs appliqués à la commande convert.
Cet opérateur permet de transformer une photographie en aplats aux contours diffus qui ne seront pas sans rappeler des coups de pinceau sur une toile de maître, d'où son nom. L'opérateur -paint admet un rayon en guise de valeur. Plus il est élevé, plus la peinture paraîtra grossière ; essayez des valeurs comprises entre 3 et 10 pour saisir l'influence du rayon… Exemple de commande :
convert [fichier_source] -paint 3 [fichier_cible]
Cet opérateur permet de changer l'espace de couleur d'une image. Une application typique consiste à s'en servir pour transformer une image couleur en image noir et blanc. Il suffit en effet de spécifier à l'opérateur -colorspace la valeur Gray.
Par exemple :
L'opérateur -negate va tout simplement réaliser l'inversion vidéo de la photographie. Par exemple :
Et cette dernière commande peut être appliquée à un seul canal de couleur, via l'option -channel comme ceci :
Ces deux opérateurs sont très simples à mettre en oeuvre, car ils ne nécessitent aucune autre valeur pour fonctionner. Le premier, -flip, permet de retourner l'image de bas en haut, tandis que le second, -flop, permet de retourner l'image de gauche à droite, comme si elle se reflétait dans un miroir. Par exemple :
convert [fichier_source] -flip [fichier_cible]
et
convert [fichier_source] -flop [fichier_cible]
Quelles couleurs utiliser dans les commandes ImageMagick ?
Pour en obtenir la liste complète (noms + codes RGB), entrez simplement la commande2) :
identify -list color | less
Pour rendre une couleur transparente, par exemple le blanc :
convert -transparent "#ffffff" image_origine.png image_transformee.png
De bendia sur le forum, sympa !
Source :
Pour effectuer une capture totale ou partielle de l'écran, on utilisera la commande import, comme suit : où N représente le nombre de secondes qui vont s'écouler avant la mise en route de la fonction capture.
import -pause N fichier_cible
Par exemple, vous souhaitez capturer une partie de votre écran. Le temps de bien organiser l'ensemble des fenêtres de l'écran et de n'afficher que ce qui vous intéresse, vous estimez le temps de pause à 10 secondes. Et vous souhaitez enregistrer la capture sous le nom de capture.png :
import -pause 10 capture.png
10 secondes après avoir entré cette commande, votre pointeur de souris se transforme en petite croix : vous n'avez qu'à sélectionner la portion d'écran que vous souhaitez capturer (par cliquer/glisser). L'image sera enregistrée à l'endroit où vous saisissez la ligne de commandes.
Recompresser une image :
mogrify -quality 60 mon_image.jpg
Ou encore, pour envoyer par mail :
mogrify -quality 60 -size 800 mon_image.jpg
Évidemment, pour toute une arborescence (fichier, répertoires et sous répertoires) utilisez find :
find -iname *.jpg -exec mogrify -quality 60 -size 800 {} \+
Le site de l'utilisation détaillée d'imagemagick :
Et là un lien en français des options dans le détail. Attention, c'est rempli !
Autre lien vers le forum :
Pour les allergiques à la ligne de commande, Converseen est un outil graphique de convert.
apt install converseen
Converseen est un processeur d'images par lots multiplateforme gratuit qui vous permet de convertir, redimensionner, faire pivoter et retourner un nombre infini d'images en un clic de souris, qui, grâce à ImageMagick , prend en charge plus de 100 formats d'image, il utilise la bibliothèque de manipulation d'images gratuite ImageMagick.