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La commande ln
établit un lien symbolique ou un lien physique entre 2 fichiers.
Son utilisation correspond à une redirection active entre deux fichiers désignés.
Les modifications opérées sur/dans l'un sont visibles immédiatement depuis l'un ou l'autre des fichiers liés. Autrement dit, un lien est un type spécial de fichier qui permet à plusieurs noms de fichiers de faire référence au même contenu sur un disque.
ln [option] <cible> <lien>
ln -s <fichier_cible> <fichier_symbole> ln -s <répertoire_cible> <répertoire_symbole> ln -s <point_cible> <point_symbole>
ln <fichier_cible> <fichier_lié>
ATTENTION : Un lien physique à la particularité de devoir se situer sur le même système de fichier que sa cible !
On distingue 2 sortes de lien : les liens durs et les liens symboliques.
Un lien symbolique est constitué d'un réel fichier de petite taille ; il contient le nom du fichier auquel il correspond. Par conséquent, la suppression du fichier d'origine, c'est-à-dire la cible du lien, rendra le lien symbolique inutilisable puisqu'il ne correspondra plus à un fichier valide ; le lien sera alors brisé.
Un lien dur associe deux ou plusieurs fichiers à un même espace sur le disque tout en préservant leurs indépendances lors de modifications de leurs contenus. De même, la suppression d'un fichier n'affectera pas l'autre.
Nota :
Il semble que le système de fichier privateur ntfs
ne soit pas capable de gérer des hardlink
(ni des symlink
) avec lui-même, sinon d'une manière incomplète et très très à la con en fait.
Merci de ces remarques habiles au concert de Mahoru`Tsunemi et de captnfab sur l'IRC.
Afin de bien comprendre les principes que nous avons décrits ci-haut, nous allons illustrer tout cela à l'aide de quelques exemples simples.
Débutant - À savoir :
Et oui, tout ça cher Débutant ! Il reste que la plupart de ces commandes sont les commandes en ligne principales usuelles à utiliser dans un terminal.
Dans /home/votre_user/
, créez un répertoire nommé test_lien avec mkdir et s'y positionner avec cd :
$ cd ~
$ mkdir test_lien
$ cd test_lien/ test_lien$
Créer dans ce répertoire un fichiers vide, test1.txt, avec touch, puis ajoutez-y le texte Bonjour toto avec la commande echo.
test_lien$ touch test1.txt
test_lien$ echo Bonjour Jojo > test1.txt
On vérifie avec la commande cat que notre texte est bien écrit dans le fichier test1.txt :
test_lien$ cat test1.txt Bonjour Jojo
Situation de départ :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 -rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 test1.txt
On crée le lien symbolique :
test_lien$ ln -s test1.txt lien1.txt
Ce qui nous fait maintenant :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:05 lien1.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:02 test1.txt
Attardons-nous un peu sur la ligne : lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:05 lien1.txt → test1.txt
Précisons aussi que :
ln
ne contient pas l'occupation disque affichée qui est contenue dans le fichier cible.test_lien$ echo Comment vas-tu ? >> lien1.txt
test_lien$ cat lien1.txt Bonjour toto Comment vas-tu ?
test_lien$ cat test1.txt Bonjour toto Comment vas-tu ?
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:05 lien1.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt
Nous pouvons voir que seul le fichier cible test1.txt s'est trouvé modifié, passant de 13 à 30 octets d'occupation !
À l'aide de la commande ls -li
, nous pouvons voir l'occupation disque générée par un lien symlink en constatant les chiffres indiquant les index respectifs des inodes de chacun des fichiers liés :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -li total 4 8667148 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:05 lien1.txt -> test1.txt 8667139 -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt
Cela implique qu'il y a bien deux occupations différentes sur le disque, avec une occupation qui restera toujours fixe et minimale pour le fichier symbole.
L'effacement du fichier symbole lien1.txt
ne détruit ni le contenu, ni l'apparence du fichier cible test1.txt
:
test_lien$ rm lien1.txt
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt
Recréons le même fichier symbole lien1.txt :
test_lien$ ln -s test1.txt lien1.txt
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:13 lien1.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt
Modifions le nom du fichier symbole lien1.txt à l'aide de la commande mv :
test_lien$ mv lien1.txt lien2.txt
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:13 lien2.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test1.txt
Tout reste fonctionnel et en place.
lien2.txt
en lien1.txt
.
test_lien$ mv lien2.txt lien1.txt
Modifions le nom du fichier cible test1.txt
:
test_lien$ mv test1.txt test2.txt
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 22:13 lien1.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 30 déc 14 22:08 test2.txt
Patatras ! Nous voyons alors que le fichier cible lien1.txt
se met en carafe - il devient écrit en rouge dans le terminal bash) dès le rafraîchissement du terminal ouvert.
Il suffit :
test2.txt
en test1.txt
,
- ou bien de recréer le fichier symbole
lien1.txt
en le pointant sur le fichier cible test2.txt
par reformulation de la commande :
test_lien$ ln -s test2.txt lien1.txt
Et tout redevient effectif.
Pour la suite du tuto, choisir de remettre le fichier en test1.txt
test_lien$ mv test2.txt test1.txt
Depuis le début de cette illustration, nous voyons que les droits restent immuablement complets pour le fichier symbole lien1.txt
.
rwx rwx rwx
Essayons de les modifier.
Modifions la propriété du fichier symbole lien1.txt
pour que root devienne le propriétaire.
Situation de départ :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 23:00 lien1.txt -> test1.txt -rw-r--r-- 1 martin martin 13 déc 14 22:59 test1.txt
En terminal root, changez les droits sur le fichier avec la commande chmod :
test_lien# chmod 700 lien1.txt
On obtient alors :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 23:00 lien1.txt -> test1.txt -rwx------ 1 martin martin 13 déc 14 22:59 test1.txt
Nous voyons que le fichier symbole lien1.txt
n'est pas affecté par cette modifications des droits :
lrwxrwxrwx 1 martin martin 9 déc 14 23:00 lien1.txt -> test1.txt
et que le fichier cible test1.txt
s'en trouve directement rectifié par cette commande exécuter sur le fichier symbole lien1.txt
:
rwx------ 1 martin martin 13 déc 14 22:59 test1.txt
Un lien physique est la création d'un fichier à l'identique de celui qu'il pointe.
Mais outre d'évoluer à l'identique, comme avec un lien symbolique, les deux fichiers se nourrissent mutuellement et concrètement de toutes les modifications apportées à l'un ou à l'autre.
Commençons par supprimer les fichiers liés symboliquement et créer un fichier de départ vide, test2, :
test_lien$ rm *1.txt touch test2.txt
Au départ, nous avons donc la situation suivante :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 0 -rw-r--r-- 1 martin martin 0 déc 15 00:02 test2.txt
Pour créer un lien physique, on utilise la commande ln
sans l'option -s
.
martin@madebian:~/test_lien$ ln test2.txt lien2.txt martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 0 -rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 lien2.txt -rw-r--r-- 2 martin martin 0 déc 15 00:02 test2.txt
Ah ! Plus de lettre “l
” ni de “flèches” pour indiquer le lien physique.
Nous pouvons toutefois distinguer un changement dans le listage des droits des fichiers liés physiquement :
Le chiffre 1
devient 2
dans la ligne du fichier cible test2.txt :
Pareillement dans la ligne du fichier symbole physique lien2.txt créé :
-rw-r--r-- **2** martin martin 0 déc 15 00:02 lien2.txt
Une autre différence est le partage des droits qui sont là tout à fait identiques entre les fichiers liés physiquement.
Ajoutons du contenu dans l'un puis un second ajout dans l'autre des fichiers liés physiquement en vérifiant les contenus à chaque fois :
martin@madebian:~/test_lien$ echo Très bien titi ! > lien2.txt martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 8 -rw-r--r-- 2 martin martin 18 déc 15 13:49 lien2.txt -rw-r--r-- 2 martin martin 18 déc 15 13:49 test2.txt martin@madebian:~/test_lien$ cat test2.txt Très bien titi ! martin@madebian:~/test_lien$ echo Et toi Jojo ? >> test2.txt martin@madebian:~/test_lien$ cat lien2.txt Très bien titi ! Et toi Jojo ? martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 8 -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt
Toutes les modifications, ajoutées ou retranchées dans chacun des fichiers agira de même dans l'autre.
À l'aide de la commande ls -li
, nous pouvons voir l'occupation disque générée par un lien hardlink en constatant les chiffres indiquant les index respectifs des inodes de chacun des fichiers liés :
martin@madebian:~/test_lien$ ls -li total 8 8667149 -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt 8667149 -rw-r--r-- 2 martin martin 32 déc 15 13:52 test2.txt
Ah ! Le même index d'inode pour les deux fichiers !
Cela implique qu'il n'y a pas deux occupations différentes sur le disque mais une seule occupation vers laquelle pointe les deux fichiers liés en même temps !
On va pas s'gêner avec pour les gonfler de données car cela ne doublera pas l'occupation physique du disque !
Suppression du fichier cible test2.txt
:
test_lien$ rm test2.txt martin@madebian:~/test_lien$ ls -l total 4 -rw-r--r-- 1 martin martin 32 déc 15 13:52 lien2.txt
Comme dit le captnfab dans sa relecture :
Il est à remarquer que le chiffre 2
est passé à 1
car il n'y a plus de second fichier lié.
Pour supprimer définitivement les deux fichiers et leurs contenus, nous devons les effacer tous deux.
test_lien$ rm *2.txt
test_lien$ ls -l total 0
Voilà pour la commande ln
dans tous ses états !
Merci au captnfab pour sa bienveillante et rigolote attention !
Les liens sont utiles si vous souhaitez qu'un fichier apparaisse dans plusieurs répertoires, ou sous un nom différent.
Si le fichier a une assez grande taille vous pouvez envisager, au lieu de copier dans un répertoire donné, de créer un lien réduisant ainsi l'utilisation d'espace disque.
Autre point très intéressant, créer des liens, au lieu de copier les fichiers, assure que toute modification dans un fichier se retrouvera bien dans les « copies » dispersées un peu partout.