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Parfois, il est nécessaire utiliser des applications qui n'ont pas été bien testées dans différents environnements, mais vous devez les utiliser. Dans de tels cas, il est normal de se préoccuper de la sécurité de votre système. Une chose qui peut être faite sous Linux est d'utiliser des applications dans un bac à sable (en anglais “Sandboxing). Personnellement je préfère le terme de prison (jail), mais ça n'engage que moi ;)
Exécuter une application dans un bac à sable offre la possibilité de lancer cette application dans un environnement limité. De cette façon, l'application dispose d'une quantité accrue de ressources, nécessaires à son exécution. Grâce à Firejail, vous pouvez exécuter en toute sécurité des applications non fiables sous Linux.
Firejail est une application SUID (Set Owner User ID) qui réduit l'exposition aux failles de sécurité.
Il permet à un processus et à tous ses descendants d'être exécuté dans une prison (un jail) afin de garantir la sécurité du système.
Depuis les dépôts
apt install firejail
sudo apt install firejail
Depuis le git
git clone https://github.com/netblue30/firejail.git cd firejail
./configure && make && sudo make install-strip
firejail <OPTIONS> <APPLICATION>
Par exemple
firejail mousepad
Attention : Sans aucune option, le bac à sable se compose d'un système de fichiers construit dans un nouvel espace de noms de montage et de nouveaux espaces de noms PID et UTS. Les espaces de noms IPC, réseau et utilisateur peuvent être ajoutés à l'aide de la ligne de commande.
Le système de fichiers Firejail par défaut est basé sur le système de fichiers hôte avec les principaux répertoires système montés en lecture seule. Ces répertoires sont /etc, /var, /usr, /bin, /sbin, /lib, /lib32, /libx32 et /lib64. Seuls /home et /tmp sont accessibles en écriture
Afin de sécuriser le système, il y a toute une flopée d'options (voir le man de firejail pour en avoir un aperçu) qui peuvent s'ajouter aux profils de base.
Lors de l'exécution, Firejail cherche d'abord dans ~/.config/firejail/ un profil éponyme au nom de l'application et s'il n'en trouve pas, il cherche dans /etc/firejail/.
Si aucun profil approprié n'est trouvé, Firejail utilisera un profil par défaut. Ce profil par défaut est assez restrictif. Au cas où l'application ne fonctionne pas, utilisez l'option –noprofile pour le désactiver.
Ce sont ces profils qui donneront les privilèges au lancement d'une application via firejail.
Ces profils sont localisés dans
ls /etc/firejail/ | wc 1101 1101 20335
Plus de mille profils sont disponibles… Un profil éponyme à l'application lancé pour les plus communes. Et aussi des héritages de profil que nous laisserons ici de côté.
Ce sont ces profils qui définiront les règles de sécurité d'ouverture / fermeture des portes de la prison.
Attention, il ne faut pas modifier ces profils sous /etc/firejail car en cas de mise à jour de firejail ils seront écrasés par les nouveaux. Dans ce cas, il suffit de copier le profil à modifier sous ~/.config/firejail/
SI vous omettez de préciser le nom de l'application, Firejail démarre le shell préféré de l'utilisateur.
firejail Reading profile /etc/firejail/default.profile Reading profile /etc/firejail/disable-common.inc Reading profile /etc/firejail/disable-passwdmgr.inc Reading profile /etc/firejail/disable-programs.inc Warning: networking feature is disabled in Firejail configuration file ** Note: you can use --noprofile to disable default.profile ** Parent pid 211751, child pid 211752 Child process initialized in 78.39 ms
Ainsi lancer, le /home de l'$USER sera accessible comme d'habitude , un ls vous le confirmera.
Pour sortir de ce bac à sable, saisissez simplement l'option exit
Pour lister les bacs à sable en cours d'exécution :
firejail --list 211751:ragnarok::firejail
Les lignes commençant par un hachage (#) sont des commentaires. Au début, les profils comprennent des inclusions defichiers, et à la fin on peut en trouver d'autres. Vous pouvez les examiner vous-même, mais pour les essentielles :
fichiers inclus | Rôle |
disable-mgmt.inc | rend les commandes de gestion du système inaccessibles (répertoires / sbin et / usr / sbin, et quelques commandes) |
disable-secret.inc | rend les fichiers secrets inaccessibles dans votre répertoire personnel (clés SSH, trousseaux de clés Gnome et KDE, clés GPG, etc.) |
disable-common.inc | rend les fichiers inaccessibles à partir d'autres navigateurs, avec la ligne “noblacklist $ {HOME} /. mozilla” ci-dessus garantissant que les fichiers pour Firefox ne sont pas rendus inaccessibles (= liste noire). |
disable-devel.inc | rend les commandes de développement inaccessibles (comme les compilateurs, les outils de débogage, les outils de script, etc.) |
whitelist-common.inc | rend accessibles les fichiers et répertoires communs dont la plupart des programmes graphiques auront besoin |
La ligne “seccomp” active un filtre pour les appels système que le programme peut effectuer. La ligne «protocole» adapte en outre le filtre d'appel système pour la mise en réseau. Voici les options des différentes lignes :
Lignes | Rôle |
“netfilter” | Un filtre réseau par défaut est activé si vous configurez un nouvel espace de noms réseau. |
“tracelog” | Toute violation où le programme essaie d'accéder à des fichiers ou répertoires sur liste noire sera enregistrée dans /var/log/syslog . |
“noroot” | Désactive l'utilisateur root dans le bac à sable. |
“whitelist” | Rend accessible les fichiers et répertoires qui seraient utilisés le programme. Les modifications apportées aux fichiers et répertoires de la liste blanche sont persistantes, tout le reste écrit dans votre répertoire personnel est supprimé lorsque le bac à sable est fermé. |
Sans doute la plus intéressante. C'est cette option qui va enfermer votre application à l'intérieure d'une prison.
En effet, cette option permet de monter /root et /home/$USER dans les systèmes de fichiers temporaires. A la fermeture du bac à sable toutes les modifications seront ignorées. Par conséquent, l'application se lancera comme si c'était la première fois qu'on la lançait sur un système vierge, les fichiers de configuration ne seront pas conséquent pas lus.
Exemple:
firejail --private claws-mail
Afin de monter un répertoire dans le bac à sable, il suffit de sélectionner son emplacement dans private
firejail --private --whitelist=/home/$USER/Documents gimp
Ainsi le répertoire Documents de l'$USER sera monté en lecture / écriture et les modifications seront gardées après fermeture de la prison
Les principales options
Option | Action |
–blacklist=dirname | Rend le répertoire ou le fichier inaccessible |
–cpu=cpu-number | Définit les cœurs de CPU que le programme pourra utiliser |
–net=none | Refuse l'accès au réseau du programme |
–private | Donne au programme une copie privée de votre répertoire personnel qui est jeté après la fermeture du programme |
–private=directory | Utilise le répertoire donné comme répertoire personnel du programme, il n'est pas supprimé après la fermeture du programme |
–tmpfs = dirname - | onne au programme un répertoire vide pour le répertoire donné qui est rejeté après la fermeture du programme |
Par exemple, voici les règles de sécurité mises en place par le lancement de firefox dans un bac à sable. Firejail désactivera plusieurs moyens par lesquels Firefox peut obtenir les privilèges root;
Pour ceux que la ligne de commande rebute, il y a un outil graphique (merci de l'avoir précisé @fiche)
apt-get install firetools
Et les clients sont :
firejail-ui
firetools
Beaucoup de documentations mais essentiellement en anglais
man firefail