Re : SSD et /tmp
otyugh, si tu crois cela alors tu connais bien mal le fonctionnement interne d'un SSD qui est très différent d'un disque dur.
Contrairement à un disque dur, la correspondance entre un secteur logique et son emplacement physique de son contenu n'est pas fixe. Les nouvelles données ne sont jamais enregistrées au même endroit que les anciennes car cela serait trop lent (il faut d'abord effacer une cellule de mémoire flash avant de pouvoir à nouveau écrire dedans, ce qui est long) et provoquerait l'usure prématurée des cellules occupées par les secteurs plus fréquemment réécrits.
Au lieu de cela, le contrôleur du SSD écrit les nouvelles données dans un nouvel emplacement vierge et modifie la table de correspondance pour que le secteur logique pointe vers le nouvel emplacement. L'ancien emplacement est marqué comme invalide et pourra être effacé ultérieurement afin de pouvoir recevoir de nouvelles données d'un autre secteur logique. Tant que le bloc contenant les anciennes données n'est pas effacé, celles-ci persistent et peuvent être lues en accédant directement aux puces de mémoire flash, ce qui est nettement plus facile que de lire sur les plateaux d'un disque dur.
D'autre part, pour mettre en oeuvre certains mécanismes (nivellement de l'usure, remplacement des blocs défectueux, effacement anticipé), un SSD a une capacité de stockage physique supérieure à la capacité utilisable annoncée. La différence est appelée "overprovisioning". Typiquement, pour une capacité utilisable de 120 Go la capacité physique réelle est de 137 Go (128 Gio). Les 17 Go qui ne sont pas visibles sont soit vide, soit contiennent d'anciennes données. Si on rééécrit la totalité de l'espace visible du SSD, il restera potentiellement jusqu'à 17 Go d'anciennes données non accessibles via l'interface du SSD mais bien présentes dans la mémoire flash.
Par conséquent, contrairement à un disque dur, réécrire plusieurs fois le contenu d'un SSD a un intérêt : via le mécanisme de nivellement de l'usure qui favorise la réutilisation des blocs les moins souvent écrits, cela a des chances de forcer l'effacement de blocs qui n'avaient pas été effacés lors de la passe d'écriture précédente. Néanmoins on n'a aucune garantie que toutes les anciennes données seront effacées.
Il y a aussi le problème des blocs défectueux et mis à l'écart qui peuvent contenir d'anciennes données partiellement voire totalement lisibles, mais c'est commun aux disques durs et aux SSD.
Les disques durs et SSD ont des commandes d'"effacement sécurisé", mais va savoir ce que font exactement les firmwares des contrôleurs.
Lien Rag : contre quelles menaces veux-tu te protéger ?
Si tu ne veux pas que des données importantes soient écrites en clair, il y a une solution : le chiffrement.
Si l'effacement des données n'apporte pas assez de garanties, il y a une autre solution (plus chère et moins écolo) : la destruction physique.du support par incinération, broyage fin...
Il vaut mieux montrer que raconter.